RT systématiques

Les RT de médecine du Travail sont (parfois) ciblées sur une population à risque (pneumoconioses, amiante...). Elles peuvent aider à la « réparation » et/ou détecter des masses fortuites.
Dans l’exposition à l’amiante, on recherchera des épaississements pleuraux plus ou moins mamelonnés et des nodules parenchymateux.
Le clinicien est souvent amené à prescrire des RT systématiques, « institutionnelles ». Pour les activités sociales, (gardes d’enfants, colonies de vacances...) on y recherchera un état infectieux contagieux. Cette pratique vient de l’époque de l’endémie tuberculeuse, où l’on voulait détecter le sujet bacillifère (fig 17). Comme la tuberculose « revient » de nos jours, nous rappellerons la topographie préférentielle apicodorsale en « postprimaire » et la préférence pour les adénomégalies médiastinales en « primo » (enfants, « migrants »).
Pour les activités sportives, on vérifiera sur la RT l’absence de cardiomégalie, d’anévrisme aortique (Marfan, etc), de plages d’hyperclartés emphysémateuses, ou d’éventuels pneumothorax idiopathiques.
Quant au cliché préopératoire...il n’est plus obligatoire ! On peut concevoir son utilité pour une chirurgie thoracique (mais on interroge la maladie en cause) ou pour une chirurgie à risque thoracique postopératoire (chirurgie digestive lourde et parésie du diaphragme, chirurgie osseuse et risque embolique pulmonaire...). On peut concevoir aussi son utilité pour un sujet «migrant » dont on ne sait rien des antécédents médicaux. On retombe là dans le cas de figure de recherche d’une pathologie contagieuse. Mais dans tous les autres cas et notamment chez l’enfant, la rentabilité est faible.
Cependant qui fixe le taux de rentabilité ?
Par ailleurs, on n’oubliera pas qu’une pathologie thoracique peut être bien réelle, alors que la RT est normale (asthme, hémoptysie...).

 
Devant une suspicion d’embolie
pulmonaire

Il nous paraît utile de faire une mise au point à ce sujet, pour terminer ce tour d’horizon. L’arrivée du scanner spiralé a, en effet, changé la démarche d’imagerie. Ceci surtout chez les BPCO où la scintigraphie est très peu fiable, alors que le balayage spiralé et son angioscanner (équivalent ou presque d’une angiographie pulmonaire) est très performant. Les fenêtres parenchymateuses du scanner étudient aussi le parenchyme et peuvent démasquer des hypoperfusions (pseudoembolies) liées à une évolution de la BPCO. Il faut cependant ne pas se précipiter sur le scanner spiralé devant tout point de côté suspect. L’échodoppler des veines des membres inférieurs et les D-dimères (endehors du postopératoire) doivent être réalisés d’abord.
Fait dans cet algorithme-là et non pas en premier, le scanner spiralé prendra et gardera toute sa place dans le diagnostic moderne de l’embolie pulmonaire (fig 18).